Depuis 2021, le grand chorégraphe, dont France 5 a récemment brossé un portrait élogieux, est soupçonné par plusieurs artistes de contrefaçons. Entre médiation laborieuse et absence de juridiction, l’affaire pointe les limites de la propriété intellectuelle des œuvres en mouvement.

Par Ève Beauvallet et Maïté Darnault, correspondante à Lyon.

Un homme court dans la montagne. La lumière est celle des matins de beau temps. Il finit par se poster sur un rocher, en équilibre sur un pied, en surplomb de la Chartreuse nimbée d’air pur. Ce massif où, des siècles plus tôt, des moines vinrent se cloîtrer dans le silence de la prière. Ce massif désormais prisé des cadres sup pour s’offrir une demeure de charme loin de la pollution grenobloise. Les images ont été tournées puis montées entre juin 2020 et janvier 2022 pour un documentaire présenté début février au festival de Luchon et diffusé le 24 février sur France 5. Intitulé le Poète du vertige, le film dresse le portrait attachant d’un artiste de cirque, danseur, chorégraphe, codirecteur puis directeur du Centre chorégraphique national de Grenoble (CCN2) de janvier 2016 à décembre 2022 : Yoann Bourgeois. «Avant tout un joueur», dit la voix off, un équilibriste qui a «un rapport conflictuel à la parole et la communication en général». «En moi, c’est la guerre quand je parle», confesse l’intéressé, rougissant face caméra.

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Crédit photo : Libération © Martin Argyroglo/Divergence 2023