Spomenik. Ce mot à la sonorité ronde et métallique signifie mémorial en serbo-croate. Sous le leader yougoslave Tito, il est devenu synonyme de monument antifasciste. Un modèle qui a fleuri entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la dissolution de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, divisée en sept républiques. Majestueux et captivants, les spomeniks matérialisent les vestiges d’une mémoire collective.
De la Slovénie à la Croatie, de la Bosnie-Herzégovine à la Serbie, du Monténégro au Kosovo et à la Macédoine du Nord, le photojournaliste Alberto Campi a sillonné les pays ex-yougoslaves en quête de ces œuvres mémorielles. En noir et blanc, il saisit avec talent le contraste entre la fin d’une utopie et sa réminiscence permanente. À travers son objectif, les spomeniks se métamorphosent en figures fantasmagoriques, porteuses d’un message universel: au trop plein idéologique succède le vide.Des images capturées par le photographe rejaillit également une autre vérité. L’aura antifasciste des spomeniks ne doit pas demeurer confinée à un territoire et à son histoire tragique. Elle doit rayonner.
Édition française traduite en italien, anglais et serbo-croate Format 22 x 22 cm, 224 pages – 28 Euros
Crédit photo : Alberto Campi © WeReport 2023