Alors que 8 % des Lyonnais habitent dans un quartier « politique de la ville », deux nouveaux secteurs ont intégré le dispositif cette année. Le label attribué par l’Etat est synonyme de financements publics supplémentaires, mais habitants et acteurs locaux restent lucides sur ses limites. Reportage à La Vallonnière, dans le 9e arrondissement.
C'est une petite forteresse de béton et de verdure qui surplombe la gare de Gorge de Loup et son ballet de bus et de métros. Du haut de sa colline, la résidence de La Vallonnière, dans le 9e arrondissement de Lyon, offre une vue imprenable sur les imposants ventilateurs du tunnel de Fourvière. Pendant des années, quand le vent soufflait dans la mauvaise direction, les gaz d’échappement en provenance de l’autoroute noircissaient les fenêtres des habitants, avant que des nouveaux filtres soient installés. Qui parmi les automobilistes en contrebas a le temps d’apercevoir les trois longues barres d’immeuble qui forment ce « village perdu », comme le souffle Sabrina, une habitante croisée sur place ? Tout au plus ont‐ils le temps d’apercevoir l’une des immenses fresques qui ornent les façades. Depuis le début de l’année 2024, La Vallonnière et ses 444 logements ont rejoint le secteur voisin de Gorge de Loup pour former un nouveau « quartier politique de la ville » – un « QPV » en langage administratif. Près de 2400 personnes y résident, dont près de 38 % se trouvent sous le seuil de pauvreté,...
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