Le mur de 33 kilomètres entre la Bulgarie et la Turquie, a été achevé fin juillet 2014. ©Alberto Campi/We report

Le mur de 33 kilomètres entre la Bulgarie et la Turquie, a été achevé fin juillet 2014. ©Alberto Campi/We report

 

Alors que le monde commémore la chute du rideau de fer, de nouvelles barrières font leur apparition sur le continent. Après les cris de liberté et l’ouverture des frontières, le repli identitaire gagne du terrain.

 

Dans un café de Svilengrad, dernière ville bulgare avant la frontière turque, Jordan Stoev visionne, ému, les images du «mur». Sur une tablette, le colonel, ancien garde-frontière entre 1974 et 2002, découvre les 33 kilomètres de clôture qui séparent, depuis la fin juillet 2014, la Bulgarie de la Turquie. Il entrevoit les miradors, les barbelés de trois mètres de haut et les vingt-deux portes, destinées aux opérations d’«urgence». Et rappelle qu’à quelques centaines de mètres de là, dans la campagne bulgare, se dressent encore les fils rouillés de l’ancien rideau de fer. «Avant, on avait une frontière entre le communisme et le capitalisme, et maintenant on a une frontière entre les Européens et les autres. Je vois beaucoup de points communs, rien n’est nouveau dans ce monde», commente le colonel en reposant la tablette. Il soupire: «C’est triste. L’histoire se répète. J’espère que ce mur tombera comme le mur de Berlin.»

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